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Darius90

28 décembre 2007

Tiraillée.

Toujours tiraillée.

Toujours. Entre l'amour. Et la haine.

Je l'aime. Je t'aime maman. Elle m'aime, tu m'aime maman.
Tu m'a toujours dit de ne pas l'aimer. De le haïr, tu m'a parfois dis le contraire, mais bien vite tu te reprenais et me disais de le haïr. Alors je t'ai écouté, très vite je savais que ce que tu avais démoli dans mon cœur, c'était l'amour que j'aurais pu donner pour mon père. Peut être as-tu simplement prévenu des illusions futures. Il ne m'aimait pas. Il ne m'aime pas. Alors pourquoi l'aimer? Pourquoi lui consacrer de l'amour. Aucun intérêt.

Mais rapidement, maman, tu dois savoir que j'ai développé une haine contre toi. Je t'aime et je te hais.

Tu as choisis de rester avec lui. Tu as choisis de faire de ta vie un enfer. Tu as accepté que notre vie soit un enfer aussi.

Non ce n'était pas un enfer matériel !

Non ce n'était pas un enfer?

Si ça en était un. Un enfer mental. Un enfer sentimental. Un enfer tout court.

Ne pas être aimée de son père, voir sa mère le haïr, voir son père la haïr, savoir que son père nous hait.

Que pouvais-je dire contre ça. Que pouvais-je faire contre ça. Ce ne sont pas des questions. Ce sont des affirmations. Je ne pouvais rien faire.
Je me suis longtemps sentie prisonnière. Longtemps sentie exclue. Longtemps sentie différente.

Je ne pouvais pas parler, je ne pouvais pas m'exprimer. Je ne pouvais pas crier ma souffrance au reste du monde. Je ne pouvais pas crier que je voulais que tout ça se finisse.

Je le voulais.

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28 décembre 2007

L'amour

L'amour est bien vite parti de ma vie.

Mon père ne nous aimait pas. Il avait écarté mon frère de ma mère.

"C'est une folle, une menteuse."

Voilà ce qu'il disait souvent d'elle. Il l'a répété à mon frère, il a préféré le croire. Il s'est rangé de son côté. Il a abandonné ma mère. En tout cas, c'est ce qu'elle a ressenti. Elle m'en parlait tout le temps. Elle pleurait tout le temps. Son fils était parti avec son père: il ne lui parlait plus, il ne restait plus qu'avec son père et non avec elle.

Mais n'était-ce pas normal d'être avec un père et une mère? Chez moi non. C'était soit l'un soit l'autre.

Mon frère a choisit de rester avec mon père.
Mais nous vivions dans la même maison. Un lieu où tout le monde se hait.
Ma soeur n'a pas tardé à en faire de même. Elle est partie du côté de mon père.

Mais pourquoi? Pourquoi y avait-il un côté à avoir, un côté, un camps? Pourquoi en était-ce ainsi? C'est incohérent, c'est invivable.

Mais il a bien fallut vivre, moi j'ai choisis de rester avec ma mère. Nous vivions dans la même maison. J'ai choisis de profiter d'une personne qui m'aimait. De m'accaparer un peu d'amour. Je ne savais pas encore que j'en manquerais cruellement. Je savais juste que ma mère m'aimait.

En grandissant j'ai du comprendre que c'était ma seule source d'amour.

28 décembre 2007

Mon père

Mon père ne l'aimait pas. Ma mère non plus. Elle me disait de le Haïr, qu'il était mauvais. Qu'il était le pire homme qui puisse exister. C'est ce qu'elle me disait quand la colère l'a dépassait, quand elle n'arrivait plus à contrôler ce qu'elle disait, car il l'avait trop énervée.

"C'est un connard, c'est un connard, il ne vous aime pas, il vous veut du mal, il aimerait vous voir mort. C'est un assoiffé de sang, méfies-toi de lui ma fille, il te veut du mal, si il pouvait te tuer il n'hésiterait pas. Haï le mais sois diplomate, ne le lui montre pas."

"Mais Maman, c'est mon père?"

"Oui c'est ton père, respecte-le parce que c'est ton père, mais le l'aime pas, il ne t'aime pas, il te hait. Il te veut du mal, alors ne l'écoute pas c'est un menteur, un malade mental, un fou."

"Oui maman, ne t'inquiète pas, je t'aime."

"Mais moi aussi je t'aime ma fille, je t'aime plus que tout au monde."

"Moi aussi je t'aime maman. Mais je voudrais savoir, pourquoi tu t'es mariée avec lui alors si il est comme ça, tu ne t'en es pas rendue compte en te mariant avec lui? Tu savais qu'il était fou non?"

"Non, je ne savais pas. Je ne m'en suis rendue compte que trop tard, il était trop tard pour partir. Je vous ai eu toi et ta soeur et ton frère, et puis je ne pouvais plus partir, je ne pouvais plus le laisser et partir avec vous. Tu sais j'ai arrêté mes études l'année du diplôme pour me marier avec lui. Depuis le temps à passé, et je n'ai pas d'argent, je n'ai jamais travaillé, je me suis occupée de vous, je m'occupe de vous."

"Mais tu peux encore travailler non?"

"Mais qui va s'occuper de vous? Je dois m'occuper de vous, je ne veux pas être comme toutes ces mères qui laissent leurs enfants seuls pour travailler, qui les laissent à une nounou et ne s'occupent pas d'eux."

"Mais non, tu sais tu devrais travailler, gagner de l'argent, reprendre tes études et passer ton diplôme. On aura de l'argent comme ça et on pourra partir de cette maison, on pourra le laisser et partir ensemble."

"Non, c'est trop compliqué, tu sais il a de l'argent c'est tout ce qui compte, alors il faut vivre avec lui. Il nous fait vivre. Sinon nous serons trop pauvre, beaucoup trop pauvre. Ce serait une honte, surement plus que maintenant. Je t'aime ma fille, je t'aime plus que tout au monde, plus que tout ce que tu peux imaginer. Il ne t'aime pas, ne l'aime pas, répond lui quand il te parle, respecte-le, écoute-le, mais ne l'aime pas. Au fond de toi, haï le."

"Oui maman, je ne l'aime pas promis. Je t'aime."

Voilà à peu près le genre de discussion que j'ai partagé durant mon enfance avec ma mère. Elle me disait de ne pas l'aimer. Je lui disais que je ne l'aimais pas. Elle me disait qu'elle m'aimait, je lui disais que je l'aimais.

C'est la seule période de ma vie où l'on m'a aimée, c'est même la seule période où j'ai aimé vraiment, et où cet amour fut réciproque.

Mais il manquait quelque chose:  l'amour d'un père. J'ai donc vite compris qu'il ne m'aimait pas, qu'elle restait avec lui pour nous assurer de vivre convenablement. Avait-elle compris que ça n'allait pas suffire.

Avait-elle compris que ça ne suffirait pas du tout. Et que ça n'a pas suffit.

28 décembre 2007

Je vais vous raconter...

...Que vous le vouliez ou non,

L'histoire de ma vie.

je suis donc née, on m'a élevé, on a est subvenu à mes besoins. Matériellement j'étais heureuse.

Mais si seulement l'homme n'avait pas de mémoire, pas de sentiments, pas de conscience.

Il en a une. Et le matériel ne suffit pas. Il faut de l'amour.

J'en manque.

J'en manque.

C'est surement ce qui est le plus dur dans une vie. On peut avoir de quoi vivre convenablement, ni dans la grande aisance, ni dans l'extrême pauvreté, et être malheureux. Pour la simple et bonne raison qu'il faut une chose pour l'homme. L'amour.

Je n'en ai pas eu. Je n'en ai eu que d'une personne: de ma mère.

J'étais enfant, j'aimais ma soeur, j'aimais mon frère, j'aimais ma mère, ils m'aiment. Mais alors qu'est ce qui n'allait pas? j'ai vite compris que ce qui n'allait pas, c'était mon père. Il ne m'aimait pas. Il ne m'aime pas.

Ma mère n'avait pas d'argent, beaucoup trop d'inexpérience, juste de la bonne volonté et beaucoup d'amour à donner. Elle s'est marriée, elle nous a eut. Elle pensait être heureuse. Elle s'est trompée.
Quand un homme vous gâche la vie, quand un homme vous prend tout. Quand un homme vous tue. Oui, on peut mourir d'une autre façon que physiquement.
Elle a énormément souffert, il l'a fait souffrir. Elle n'a pas réagit, elle n'est pas partie. Elle est toujours restée.
Pleine de bonne volonté et d'amour, elle a continué, elle nous a élevés malgré ce qu'elle vivait.

Avait-elle pensé à ce qui allait advenir de nous? Avait-elle réalisé qu'un enfant a besoin d'amour? Avait-elle réalisé que la sérénité est importante pour grandir?

Elle l'a nié, elle a continué. Pour notre bien. Elle n'avait pas d'argent, elle avait maintenant trois enfants, et un mari-qui ne l'aimait ni elle ni nous- mais qui avait de l'argent.
Aussi simple que cela puisse paraitre et aussi dur que cela est à vivre, elle est restée, nous avons subi.

Très vite, j'ai compris qu'il était fou. Très vite, j'ai compris qu'il ne me mènerait pas où je voulais aller. Très vite j'ai compris qu'il n'aimait pas ma mère: les insultes et les mots durs ont bercés mon enfance.

Ils s'insultaient, ils se haïssaient. Pourquoi ils ne s'aiment pas comme les autres? Pourquoi mes parents sont-ils comme ça?

Alors pour moi, ce n'était pas normal. Alors pour moi, j'ai décidé de le cacher, on m'a demandé de le cacher, elle m'a demandé de le cacher. C'était une honte que les autres sachent ce qu'il en était à la maison.
J'ai menti pendant des années, je n'ai surtout rien dis. Le silence est un mensonge dont on ne mesure pas  suffisamment l'intensité.
Je ne comprenais pas très bien ce qu'il se passait au début. Puis j'ai compris, peu à peu tout s'est éclaircit dans mon esprit: ma vie ne serait pas comme celles des autres. Ma vie ne serait plus jamais comme celle des autres.

J'étais différente. Je crois que je le suis toujours, intérieurement.


28 décembre 2007

J'inaugure

Je rentre dans le vif du sujet. Pas de convention, pas de transition.

J'aurais du m'appeler Darius. Peut être que j'aurais préféré m'appeler comme ça. Je n'en sais rien. En ce moment c'est le flou dans ma tête, je ne sais plus trop qui je suis, surtout où j'en suis.

Banalité. Encore une de plus. Ils sont tous pareils. Ils se croient différents, mais ils sont les mêmes: mêmes sentiments, mêmes idées, mêmes ressentis. Même désespoir.

Voilà désespoir, c'est le mot qui me qualifie bien en ce moment. Il m'est venu au fil de l'écriture, il me correspond. Non il ne me correspond pas, il correspond à ce que je ressens depuis pas mal de temps.

A vrai dire, depuis toujours.

Le Bonheur n'a jamais fais partie de ma vie. Je suis née, on m'a élevée parce qu'il le fallait. On est subvenu à mes besoins.

M'a t-on aimée? Non.

Personne ne m'a aimée, on m'a laissée désespérément seule.

Il y a une personne qui m'a aimé: ma mère. Mais elle m'a trop, non: beaucoup trop fait souffrir pour que je puisse l'aimer comme je devrais.

En me voulant du bien, elle m'a fait du mal. Elle a rendu ma vie difficile, elle a rendu ma vie invivable, elle a fait de ma vie une souffrance: un long gouffre dont je ne vois plus le fond.
Mais elle m'a aimé.

C'est la seule personne qui m'a aimé. Je n'ai pas d'autre famille. En tout cas selon elle. Et il s'avère que c'est vrai.

Elle a tout gâché, elle a tout détruit. Elle voulait le bien, elle avait de bonnes intentions. Elle a tout détruit...

...Ma vie y compris.

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